Le Lutèce

Marc André Dubout

lutece026.jpg (61292 octets)Le "Lutèce" sister-ship du "Paris" porte bien sa devise. Gardien de notre bonne ville Francilienne, c'est le bateau pompe de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris basée à Gennevilliers, dans zone portuaire. 
Construits en 1937 par les chantiers navals franco-belges de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), le Paris et le Lutèce, deux unités modernes, longues de 20 . et d’un poids de 37 tonnes, étaient capables de combattre un feu situé à proximité du fleuve mais aussi d'alimenter des fourgons-pompes à terre. 
Le Lutèce était extrêmement puissant, efficace et au sommet de la technologie » avec sa propulsion Voith-Schneider développée en Autriche, à partir de 1926, par Ernst Schneider du groupe Voith.
Sa mission première était d’assurer la sécurité des pavillons de l'Exposition universelle installés sur les rives de Seine entre les ponts de la Concorde et de Grenelle et plus tard, pendant la seconde guerre mondiale, pour protéger la capitale contre les incendies. 
C'est aussi un symbole, celui de la protection de notre capitale à l'aube de la dernière guerre qui se profilait à l'horizon des années Trente. C'est dans ce contexte d'une guerre irrémédiablement prévisible que la décision fut prise de construire deux bateaux-pompe suffisamment puissants et novateurs pour palier tout incendie en bordure du fleuve. 
Retiré du service en 1991 et remisé sur un quai du port de Gennevilliers, le Lutèce agonisait et rouillait lentement mais inexorablement sous les yeux des pompiers qui y étaient fortement attachés.
Il se trouve qu’en 2015, la Brigade devait déménager et le bateau-pompe au sec depuis une vingtaine d'années sur une ligne de tins est appelé à quitter les lieux également. Alors que faire du Lutèce ? le déchirer ? le sauvegarder ? La BSPP y est attachée. Pour les sapeurs-pompiers, qui l'ont servi, le Lutèce représente plus qu'un outil de travail. 
Alors que le Paris a été cédé à un particulier qui l'a transformé en bateau logement, le Lutèce, désarmé est resté au sein des militaires qui l'ont servi et s'y sont attachés.
C'est par la Préfecture de Police que l'information de son existence a été transmise à AMERAMI et ce grâce à l'exemple de la Vigie qui a ouvert la voie à une autre vie possible pour une unité de travail. En effet, le 14 septembre 2011, lors des "Trente ans d'AMERAMI" l’équipage de Vigie a eu le plaisir d'accueillir à bord le Directeur Opérationnel des Services Techniques et Logistiques de la Préfecture de Police qui a été conquis par l'exemple d'une retraite bien méritée et d'une reconversion positive en terme d'image et de patrimoine pour un bateau qui a servi fidèlement pendant plus de quatre-vingt années la Préfecture de Police. 
C'est cette expérience qui par l'intermédiaire de ce fonctionnaire nous a amenés jusqu'à la ligne de flottaison du Lutèce.

Ce jour là, nous avions parcourus 25 Km en 12 rotations entre l'Argonaute et les Grands Moulins de Pantin et c'était peut-être déjà un signe puisque pendant la Guerre le Lutèce avait lutté avec acharnement pour éteindre l'incendie des Grands Moulins que les Allemands avaient allumé pensant attirer la famine sur la capitale.

 

Sommaire

 

lutece012.jpg (424683 octets)Le réglement de manœuvre des bateaux-pompes et vedettes rapides rédigé par une commission d'officiers du Régiment des sapeurs-pompiers est un document précieux pour la sauvegarde de la description et de l'utilisation du Lutèce
Il aborde l'ensemble des éléments qui constituent l'unité concernée en donnant, pour chacun, une description exhaustive sans laquelle le non-initié peut rester sans réponse.
C'est ce que nous allons aborder dans cette partie. De quoi est constitué le Lutèce et à quoi servent ses différents organes.

 


Le Lutèce
Construit en 1937 par ??, le Lutèce est un bateau-pompe hors du commun pour son époque qui bénéficie d'une propulsion Voith-Schneider.

.

Il se caractérise par :

Longueur hors tout 20 m.
Longueur  de flottaison 19 m.
Largeur hors tout 3m. 70
Profondeur de carène au milieu 1 m.
Déplacement en eau  37 tonnes
Tirant d'eau 1 m. 13
Tirant d'air 2 m. 89
Vitesse moyenne sur la base de 1 Km.  21 Km/h.


Le bateau se divise en cinq compartiments


Matériel, agrès et accessoires

Dans le coqueron avant
On trouve le gaillard d'avant qui recouvre l'ensemble du compartiment, le guindeau de l'ancre, un mât de flamme, un ballon d'accostage une bouée, un cordage d'amarrage rapide , et une ancre de secours située dans le puits de chaînes.

Dans le poste d'équipage

deux lampes tempête
un inhalateur
un appareil de respiration artificielle 1 appareil respiratoire , isolant
trois plastron flottants
quatre ceintures de sauvetage
six paires de bottes en caoutchouc
deux matelas
deux traversins
une boîte à pansement
quatre dégriveurs
deux scaphandres légers comprenant : deux masques, deux supports, deux tuyaux intermédiaires, deux manomètres, deux  bouteilles, deux boîtes à masques, deux  clés, deux bretelles plombées, deux ceintures plombées,  et en réserve : un masque, une bouteille, une ceinture, une paire de semelle de plomb, une couverture pour asphyxié.

Le magasin
Il est situé sous la cabine de pilotage et accessible par une trappe. Il sert à entreposer le matériel suivant :

une échelle métallique souple pour les scaphandriers
un groupe vide cave avec clé
un tuyau de 110 mm à un raccord pour G.V.C.
un tuyau de 110 mm par 0,50 m.
un tuyau de 110 mm par 2 0 m.
un tuyau de 110 mm par 5 m.
un cordage marine
cinq cordages
quatre commandes
deux crépines de 100 mm.
un câble d'acier de 15 mm.
un générateur à mousse avec un tuyau en toile caoutchoutée, dix boîtes de poudre et une lance sans robinet.
dix fiches d'ancrage
cinq tuyaux de 25 mm. par 20 m.
deux divisions de 110 mm. par 70 mm.
deux divisions de 35 mm. par 70 mm.
trois coudes d'alimentation de 110 mm.
une masse
une hache
une clé de barrage
une grande pince
une crépine de 80 mm.
un raccord intermédiaire de 80 mm. par 70 mm., un ballon d'accostage de réserve, une herse à grappins multiples avec commande (pour la moto-pompe portative). 


La cabine de pilotage

 1. Manette du starter
 2. Manette des gaz
 3. Pas du propulseur
 4. Mise en pompe
 5. Marche du propulseur
 6. Embrayage.
 7. Tableau d'éclairage
 8. manette du robinet d'essence
 9. Démarreur (contact)
10. Barre
11. porte-voix
12. Poignée de projecteur avant
13. Poignée du timbre
14. Poste d'équipage
15. Prise de recharge (accus)
lutece025.jpg (54871 octets)

Le volant et la manette de pas du propulseur.

 


Le propulseur
Le propulseur VOITH-SCHNEIDER1 (VSP en anglais)ou propulseur cycloïdal qui équipe les deux unités fait office d'hélice et de gouvernail. Il se compose d'un disque pourvu de six pales verticales et est situé à l'arrière du bateau, sur la coque sans former saillie. Il tourne autour d'une axe vertical dans le sens horaire inverse des aiguilles d'une montre. Les pales ont un profil semblable à celui d'une aile d'avion  et sont fixées  au disque par une de leur extrémité et ont un axe parallèle à l'axe de rotation du disque. Elle sont immergées.
Capables de prendre des angles variables sous l'action des commandes, les pales sont entraînées par la rotation du disque et sont animées simultanément par un mouvement d'oscillation autour de leur axe obtenus par des bielles articulées et reliées à un plateau déplacé par un levier pivotant. Ce plateau est lui-même actionné par deux servo-moteurs. Rotation et oscillation sont simultanées.


Schéma du système de propulsion Voith-Schneider

Le caisson contenant le mécanisme de propulsion

Les pales en forme d'aile d'avion

lutece015.jpg (17556 octets)L'action du propulseur est commandée du poste de pilotage au moyen d'un volant (10) et d'un levier (3) dit "levier de pas".
Le jeu de ces deux commandes se combine pour former un mouvement des pales tels que le propulseur tournant toujours dans le même sens assure tous les mouvements du bateau (marche avant, arrière déplacement latéral).
D'où sa forte maniabilité.

 

 

 

 1. disque d'entraînement
 2. pale
 3. plateau-guide
 4. collier de butée
 5. carter du propulseur
 6. disque de manœuvre

 7. bras articulé
 8. coulisse
 9. manivelle
10. pivot

L'ensemble des articulations et les axes des pales sont logés à l'intérieur du disque tournant et baignant dans l'huile. un graissage total est ainsi obtenu et toute infiltration d'eau est rendu impossible. 

Le principe de fonctionnement du propulseur rappelle sensiblement la technique du godillage, c'est à dire la propulsion d'un bateau au moyen d'un aviron placé à l'arrière. L'appui alternatif sur l'eau  de la face interne puis externe de l'aviron détermine une poussée produisant le déplacement du bateau.

 

Les six pales du propulseur agissent comme autant de godilles actionnées par les bras articulés et le plateau qui modifie à tout instant l'angle d'attaque des pales dans l'eau (incidence).
Les normales "S" tracées sur les surfaces de toutes les pales par les centres de ces dernières se coupent toutes et à tout instant en un seul point N appelé "centre de direction". Le déplacement de se point "N", par rapport à l'axe de rotation "O" du propulseur à l'intérieur d'un carré approché, inscrit dans la circonférence décrite par les pales, détermine le jeu du plateau et des bras articulés.
La distance "ON" est appelé excentricité , elle représente l'avance du bateau  réalisée pour un tour complet de propulseur et correspond donc au pas d'une hélice ordinaire ; elle est appelée aussi "pas du propulseur".

En modifiant l'excentricité, on augmente ou on diminue l'incidence des pales toujours entraînées par le disque tournant, ce qui produit une poussée variable  en force et en direction.
la résultante de ces deux forces détermine la direction des la marche du bateau.

  
Animation cyclique des pales

Diagramme de la poussée d'une pale en fonction de sa position angulaire.
0°, 45°, 90°, 180°, 270°, 315°,  360°.  
Sens anti-horaire.


Cycloïde de chacune des pales et ses positions angulaires pour un cycle complet.
Au point 0 la poussée est nulle, la pale de forme aérodynamique offre le minimum de résistance à l'eau. Lorsque le disque tourne la pale s'incline (toujours dans le même sens) à 45°et prend progressivement appui sur le l'eau su fur et à mesure que le disque tourne, l'angle augmente en conséquence de quoi l'appui augment d'autant jusqu'à 135° où sa poussée est maximale, puis elle bascule brusquement à 180° sur elle même autour de son axe de rotation pour bénéficier de sa poussée sur son autre face, poussée qui s'amenuise progressivement pour retrouver sa position de départ 360° et le cycle recommence.
Il en est de même pour chacune d'elle qui en terme de poussée prend la position de la précédente.
Nota avec ce système de propulsion il y a un désaxement de la poussée par rapport à l'axe du bateau corrigé par la barre..

MATT CALDWELL -- I'D LIKE TO KNOW


Le moteur-réducteur

Disposition d'ensemble.
Le moteur et le réducteur de vitesse sont montés sur un socle commun en acier moulé.
Les carters inférieurs du moteur et du réducteur sont indépendants. Le moteur est relié, par un embrayage à disque sec au réducteur qui comporte deux prises de mouvement dont l'une, à la partie supérieure, entraîne l'arbre propulseur et l'autre à la partie inférieures, entraîne la pompe.
Ces deux mouvements dont commandés par clabots actionnés à distance du poste de pilotage, ainsi que l'embrayage et les commandes de gaz  et d'air des carburateurs.

            

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Le réducteur et derrière l'arbre de transmission vers le groupe propulseur.

Description et fonctionnement
Moteur

Le moteur "SOMUA" à 8 cylindres, comprenant deux groupes de 4 cylindres inclinés à 60°.

Course 140 mm.

lutece030.jpg (50828 octets)Côté réducteur, se trouvent l'embrayage et la commande de distribution.
Derrière le moteur, la pompe à eau commandée par un robinet à 3 voies permettant une alimentation de secours par la pompe de service du bord, la pompe à huile, le démarreur à air, les deux magnétos.
Le moteur est fixé : à l'arrière par deux supports assemblés sur le côté du carter  et boulonnés sur le socle, à l'avant sur silent-blocs.

Le réducteur.

Alésage 120 mm.
Cylindrée 121,700
Vitesse normale de rotation  2000 T/mn
Vitesse maximum 2200 T/mn
Puissance maximum à 2200 T/mn Cv

 


La carburation
La carburation est assurée par deux carburateurs avec starter et régulateur de vitesse. Chaque carburateur alimente un groupe de 4 cylindres.
Le carburateur se compose de deux parties 

L'essence arrive par un raccord pivotable "A" muni d'un joint biconique "a", elle traverse un filtre monté sur le bouchon de fixation "B" et se rend au siège du pointeau "C" où son passage dans la cuve à niveau constant "V" est réglé par le pointeau "D" que commande le flotteur "E" articulé autour d'un axe "c".L'essence arrive par l'orifice "F" dans le canal d'alimentation des gicleurs. Le dessus de la cuve est en communication avec l'atmosphère par le trou "e". Par le jet principal  "G", l'essence monte dans le tube "G" pour s'établir à son niveau.
Par le compensateur "I" l'essence monte dans le puits de compensation et dans la coiffe "I" pour s'établir à son niveau 
Le jet "
G" et le compensateur "I" sont accessibles après avoir retiré les bouchons correspondants "H" et "J".
Dans le puits de compensation se trouve un tube "
K" appelé tube de capacité. Ce tube est amovible. On peut, en employant des tubes avec paroi d'épaisseur différente, faire varier le volume ou "réserve" d'essence contenu dans ce puits.
À la "reprise" cette réserve d'essence est d'autant plus nécessaire que la tubulure est moins réchauffée.
Le sommet du puits de compensation est fermé par un bouchon "L" percé de deux trous "M" appelés trous de ventilation. Ces trous laissent passer l'air nécessaire pour émulsionner l'essence que débite le compensateur.
Le bouchon "
L" appelé support de ralenti, porte le tube plongeur du ralenti "R" et le gicleur de ralenti "N".
Le gicleur de ralenti débouche dans le canal de ralenti "
X" ; une vis de réglage d'air "O" permet de faire varier la dépression sur ce gicleur et de régler la richesse de l'émulsion nécessaire au fonctionnement correct du moteur à ce régime.
Le canal de ralenti débouche dans le corps du carburateur au dessus de la tranche du papillon "
P" quand celui-ci est fermé par un orifice fixe "Z" et par un ajutage inférieur "Y", mis en action au moment de l'ouverture progressive du papillon.
La pièce "
Y" s'appelle "vis calibrée du ralenti".

 

Pour faciliter la mise en marche à froid, un dispositif "starter" assure le départ instantané du moteur.
 Il comporte :

- un gicleur calibré "G" alimenté par la cuve à niveau constant du carburateur.
- une canalisation "
B"conduisant, jusqu'à la tubulure d'admission, l'essence pulvérisée par l'air entrant, jusqu'à la tubulure d'admission "D"
- un plateau mobile "
C" actionné par une commande souple reliée au bouton de commande placée sur le tableau de bord et mettant la canalisation en communication avec la tubulure d'admission du moteur ou en l'isolant à volonté.

Le levier de commande étant tiré dès que l'on fait tourner le moteur au démarreur, la dépression dans la tubulure d'admission fait monter dans le tube"E" l'essence débitée dans le gicleur "G". Cette essence est finement pulvérisée à sa rencontre avec l'air admis dans le trou "D". il se forme un brouillard riche d'essence qui est entraîné jusqu'aux cylindres.
Quand le moteur est suffisamment chaud on doit repousser la tirette de commande et on peut à ce moment accélérer.
Les commandes d'air et de gaz des deux carburateurs sont jumelées et commandées à distance du poste de pilotage.

Filtre à essence
Avant d'arriver au carburateur, la canalisation d'alimentation d'essence passe par un filtre qui se compose d'une cuve contenant deux toiles métalliques à mailles très fines

 

L'allumage
L'allumage comprend :
- deux bougies par cylindre un à l'extérieur, une à l'intérieur du V.
- deux magnétos "Vertex-Scintilla" avec régulateur automatique d'avec à l'allumage ; l'une d'elles comporte un déclic de magnéto pour faciliter le départ à froid.
Chaque magnéto allume une bougie sur chacun des 8 cylindres d'où possibilité de fonctionner éventuellement avec une seule magnéto.
La magnéto comporte un arbre vertical "
20" qui tourne à la vitesse de l'arbre à cames, c'est à dire à demi-vitesse du moteur. L'aimant rotatif "1" produite, dans les masses polaires "2" et "3", un flux magnétique dont le circuit se ferme par le noyau et les masses polaires "4" et "5" de la bobine. Ce flux alternatif produit, dans le bobinage primaire "7", un courant à basse tension dont la coupure par le rupteur provoque dans le bobinage secondaire "8" un courant induit à haute tension ; celui-ci est amené par la connexion "9" au contact central "10" du distributeur. La pièce distributrice "11" dessert chacune des électrodes "12" raccordées au 8 bougies dans l'ordre convenable.
Le condensateur "
18" est placé en dérivation entre le bobinage secondaire "8".

Le dispositif de rupture comprend un contact fixe "15", monté sur le plateau "13", un levier de rupture "14" et la came "16", qui agit sur ce levier.
L'ensemble est protégé par la tête du distrubuteur "
19", qui est amovible et fixé par deux tiges filetées.
De la borne primaire "
27" part un fil qui aboutit à l'interrupteur d'allumage "25" sur le tableau de bord "26".

Refroidissement
le refrfoidissement est par circulation d'eau. L'eau du fleuve refoulée par la pompe se rend aux chemises des cylindres, uis fait retour au fleuve par deux refoulements séparés, à raison d'un par groupe de cylindres. Immédiatement au(-dessus de la pompe se trouve un robinet à trois voies permettent, en cas davarie de la pompe, d'alimenter la circulation d'eau par la pompe de service du bord.
Deux dérivations placées en bout des canalisations alimentent les serpentins de refroidissement de l'huile du moteur et de l'huile du réducteur.
Deux thermomètres à distance abboutissent sur le tableau placé à proximité du moteur et indiquent la température de l'eau.
La vidange se fait par 4 bouchons placés sur les collecteurs d'arrivée d'eauà la base des cylindres.

Mise en marche du moteur
Un démarreur électrique est monté sur le carter d'embrayage avec pignon mobile agissant sur la couronne dentée du volant. La commande se fait par un relais placé à proximité du démarreur et un commutateur monté sur le tableau du poste de pilotage. Un second commutateur monté en dérivation est placé dans la salle des machines.
Ce commutateur comporte trois positions de la clé, la première n'étant pas utilisée.
Dans la position "2", la borne "53" est mise sous tenson, d'où il résulte que le commutateur auxiliaire "14" du relais "73" autorise le passage du courant dans l'enroulement shunt "9". Cet enroulement auxiliaire, monté en série avec le rotor, fait tourner le démarreur en sens contraire du sens de marche normale et à vitesse réduite.
En passant à la position "3", la bobine de l'axe du démarreur est mise sous tension par la borne "56". Le pignon qui tourne lentement en sens inverse du sens de marche normal, entraîné par l'accouplement à rouleau est alors poussée dan la couronne dentée par le pignon en raison du couple d'entraînement pue résistant à l'accouplement à rouleau. Dès que le pignon a parcouru axialement un certain chemin, la bobine "11" du relais "7" est mise sous tension par l'intermédiaire du commutateur "12" (les bornes "42" et "58" sont reliées dans le démarreur). Le commutateur "14" du relais "7" interrompt le circuit de l'enroulement auxiliaire qui, jusqu'alors, était connecté en série avec le rotor. La marche arrière du pignon est alors suspendue, par contre le commutateur principal "13" du relais "73 se ferme et le courant principal traversant la borne "16" met le démarreur en mouvement dans son sens de marche normal et lance le moteur. L'action combinée du champ de l'enroulement principal permet de limiter la vitesse du démarreur.
Dès que le moteur démarre, il faut lâcher la manette du tableau qui revient d'elle-même dans sa position initiales.
Si le démarrage ne se produit pas, il et préférable de maintenir le levier du tableau pendant un court instant sur la position "2" pour freiner le rotor avant de provoquer un nouveau démarrage.
Un accouplement à friction amortit les _-coups qui sans cela se transmettraient au moteur une fois mis en marche, d'entraîner le démarreur à une vitesse exagérée. Seul l'axe du pignon suit alors la vitesse croissante du moteur tandis que le rotor plus lourd s'attarde. Le rotor abandonne donc automatiquement l'axe du pignon automatiquement l'axe du pignon à son propre mouvement.

Démarreur à air comprimé
Il se compose d'un distributeur relié par une tuyauterie aux 8 cylindres à l'entrée desquels se trouvent 8 clapets de retenue monté sur les raccords. Le distributeur est alimenté par une bouteille d'air comprimé et la manœuvre se fait par une soupape "coup de poing" montée sur le distributeur.

Graissage
Le graissage du moteur se fait à carter sec, avec réservoir d'huile indépendant. Il comprend trois pompes à engrenages. deux disposées en tandem effectuent, d'une façon permanent, le transvasement dans le réservoir d'huile aspirée à l'Avant et à l'arrière du carter ; la troisième aspire dans le réservoir et refoule l'huile dans le circuit de graissage du moteur.
le filtre est pourvu d'une soupape de décharge réglable permettant de fixer la pression du graissage, avec conduit de décharge retournant au réservoir.

 

 

 

 

 

 

 


La batterie d'accumulateurs
Les accumulateurs répartis en deux groupes sont installés sur la plage de manœuvre derrière le poste de pilotage.
Ils sont destinés au démarrage des moteurs à essence, à la fourniture du courant électrique pour l'éclairage du bord autre que l'éclairage de manœuvre
La batterie est d'une capacité de 150 ampères-heure sous 24 Volts. Un tableau électrique est placé dans la salle des machines et assure la distribution de ce courant.


Le schéma de graissage du Lutèce
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Le groupe compresseur d'air
Le groupe compresseur d'air est destiné à alimenter le réservoir d'air comprimé du démarreur "Viet" du moteur principal et à fournir l'ai nécessaire au scaphandrier.
Il comprend :

 1. moteur électrique
 2. rhéostat
 3. compresseur
 4. robinet de barrage avant réservoir
 5. ballon d'air
 6. manomètre de pression du réservoir
 7. robinet de purge
 8. robinet de barrage
 9. déshuileur
10. manomètre détendeur
11. manomètre
12. vis pointeau de fermeture
13. robinet de barrage du tuyau de scaphandre
14. robinet de barrage du démarreur à air
15. robinet du déshuileur
16. robinet de communication avec les batteries
17. robinet du collecteur batteries
18. batteries d'appareil respiratoire isolant
19. soupape.

 


Le groupe électro-pompe d'épuisement
Le groupe électro-pompe d'épuisement est destiné à l'épuisement de l'eau dans les bateaux menaçant de couler et éventuellement à l'alimentation d'une ensemble grande puissance à courte distance, au moyen d'aspiraux ou de tuyau d'alimentation.
Il comprend :

Nota : Dans la salle des machines pour différencier les nombreuses canalisations d'eau, les conduites d'aspiration sont peintes en bleu , celles de refoulement en rouge.

 1. olomètre (indicateur de niveau d'huile)
 2. 1er étage du compresseur
 3. 2ème étage du compresseur
 4. graisseur
 5. soupape de sûreté
 6. tuyau conduisant au ballon
 7. tuyau d'aspiration

 

 


Schémas de circulation d'eau de vidange

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Pompe principale entraînée par le moteur SOMUA.


Le groupe électrogène

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L'équipage

L'équipage est composé de 7 hommes :

"À vos rangs "
Le bateau-pompe amarré au quai, l'équipage se place sur la plate-forme de manœuvre en ligne, sur un rang, face au quai comme indiqué sur le schéma.
De l'autre bord dans l'ordre suivant de l'arrière à l'avant.
Pour une revue sur le quai, la même formation en ligne le dos au bateau-pompe, le Chef de bord à hauteur de la passerelle.

"À vos postes "
À cet ordre chaque homme se porte à l'emplacement où l'appellent ses fonctions à savoir :

La tenue est la tenue de feu avec bottillons  en caoutchouc ou bottes en cuir non cloutées.

 

Notes :

1 Ce système a été développé en Autriche à partir de 1926 par Ernst Schneider du groupe Voith. Il équipe les bateaux de travail, remorqueurs,etc.

2 Leo Schneider (1894-1975 à Vienne) est l'inventeur de la propulsion type Voith-Schneider dont un brevet a été déposé en 1927, soit dix ans avant la construction du Lutèce.

Sources :

  • Le manuel cité en introduction
  •  

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