Le Musée de la Marine - novembre 2023

Marc André Dubout

Après six longues années de fermeture, le Musée national de la Marine vient de ré-ouvrir ses portes aux visiteurs, en présentant une transformation magistrale tant sur le plan architectural que sur celui muséographique.
Près de 1000 objets et œuvres picturales sont mis en valeur, enveloppés dans un artifice de lumières qui les font ressortir
Le Palais de Chaillot, construit pour l'Exposition universelle de 1937, consacre une aile entière vouée à l'histoire et à la science relatives à la marine, toutes les marines. Plus de deux siècles d'aventures, de voyages, de vies, de constructions, de voyages y sont représentés dans la rigueur de la science, la rudesse de la guerre, dans la finesse des pinceaux et de la plume, dans les mémoires de l'histoire qui en firent la grandeur..
Ce musée est issu d'une collection offerte au roi Louis XV par Henri Louis Duhamel du Monceau installée au Louvre épisodiquement jusqu'en 1939. Mais à lui seul il ne suffit pas, aussi des antennes à Brest, Toulon, Rochefort, Port-Louis ont été créées pour lui suppléer. sans oublier le Musée Maritime et Portuaire du Havre, un cousin, qui a pour mission la conservation et la valorisation du patrimoine maritime et portuaire havrais.

Après ces travaux herculéens, le Musée a été inauguré par le ministre des Armées et la Secrétaire d'État, chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire.
Messieurs Olivier Poivre d'Arvor, Président du conseil d'administration du Musée national de la Marine Vincent Campredon, Commissaire général de la Marine, Directeur du Musée national de la Marine ont convié à la soirée d'ouverture du Musée national de la Marine, le mercredi 15 novembre 2023 à 19h30 avec la présence des mécènes et des partenaires médiatiques. Le week-end suivant, le musée était ouvert au public.


Dès l'entrée de gigantesques maquettes finement exécutées, ciselées sont exposées dans de larges vitrines, judicieusement éclairées ou tamisées selon l'ambiance à transmettre au visiteur.

Sans passer en revue l'ensemble des pièces exposées, en voici quelques-unes, subjectivement photographiées dans le but de donner une idée de la nouvelle présentation et de l'aspect muséographique qui rompt avec "le musée d'avant".


Maquette du Danton, cuirassé de la Marine, qui a coulé le 19 mars 1917, torpillé au large de la Sardaigne. Sa trace retrouvée en 2008 par hasard incite le Département des Recherches Archéologiques sub-aquatiques et sous marines a engagé un robot pour photographier l'épave du navire gisant à plus de mille mètres de profondeur.
Des points sur l'écran tactile ouvrent des vidéos explicatives sur divers sujets, comme la désintégration de la coque. Sous tutelle du Ministère de la Culture, cet organisme est un exemple d'archéologie nouvelle innovante seule capable de voir ce que l'homme ne peut atteindre et de garder la mémoire d'un navire à jamais disparu comme digéré par les fonds sous-marins.

Un peu plus loin dans la visite, je retrouve le Pyroscaphe, le premier navire à vapeur (1783) construit par le Marquis Claude François Dorothée Jouffroy d'Abbans (1751-1832).

Cent ans après le perfectionnement de la machine à vapeur de Denis Papin, 17 ans après la construction de son Palmipède, Jouffroy d'Abbans construisit le Pyroscaphe à vapeur muni de roues à aubes qu'il fait naviguer sur la Saône  avec grand succès.

Le livre "Voyage en Orient"d e G. de Nerval mentionne le Pyroscaphe.

 

 

 

 

 

 


La machine à vapeur à rochets qui fait tourner les roues à aubes du Pyroscaphe. Magnifique réalisation de maquette.

En revanche pas de maquette du Nautilus, le premier sous-marin de Robert Fulton, ni du Clermont bateau à vapeur moderne qui donna naissance à ce type de navigation sur les fleuves et rivières.

La visite se termine par l'histoire des bateaux de la Marine Nationale depuis les débuts de la motorisation. Cuirassés, croiseurs, torpilleurs, contre-torpilleurs, sous-marins, porte avions, frégates, dragueurs de mines, mais pas d'escorteurs d'Escadre (TU 47).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


J'ai vu, tous les jours, ces devises  pendant seize mois sur l'Escorteur d'Escadre Forbin D 635... Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui... et pourtant...

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