La chaudière à bouilleurs et à tubes de fumée des Andelys 

 

C'est une chaudière industrielle rivetée à double bouilleur (les deux gros tubes du bas) et à tube de fumées (52) dont la configuration générale est du type ci-joint.

Dans la partie la plus basse on distingue bien le cendrier dont l'ouverture a perdu sa porte. 
Au-dessus c'est le foyer (porte manquante) dans lequel le chauffeur enfournait le charbon maintenu par un plan de grille (disparu) et une sole réfractaire où les gaz chauffaient les deux bouilleurs inférieurs sur toute leur longueur.
andelys05.jpg (72565 octets)Les deux bouilleurs inférieurs étaient fermés par des portes autoclaves ovalisées.
Chaque bouilleur est constitué de deux demi-viroles rivetées. 
Deux conduits avant et arrière (cuissards) les mettent en relation avec le corps de chauffe à tubulure.
Noter qu'indépendamment de l'oxydation les bouilleurs sont passablement entartrés.
andelys02.jpg (75161 octets)Sur la façade de chacun d'eux se trouve encore le timbre de la chaudière (5,5 hectopièzes).  
Les médailles respectives des bouilleurs de gauche et de droite (5,5 hectopièzes).
Le corps de chauffe
Les 52 tubes de fumée côté foyer. Ils débouchent dans un conduit d'échappement maçonné en briques qui devait mener à la cheminée.

Les bouilleurs et le corps de chauffe principal communiquent par des cuissards avant et arrière et sont assemblés par rivetage. Les fermetures de ces trois éléments sont assurées par des portes autoclaves (deux en façade de chaque bouilleur et une en fermeture du dôme) maintenues par une bride vissée.

L'ensemble était inséré dans des carneaux en maçonnerie dont nombre d'éléments sont toujours existants (à préserver). Ces carneaux édifiés en briques réfractaires jouaient un rôle de réfraction de la chaleur vers les parties métalliques des corps de chauffe. 
andelys07.jpg (68364 octets)Le dôme de prise de vapeur ressemble à ceux des chaudières tubulaires de locomotives à vapeur.
Dans le dôme de prise de vapeur, à droite, on distingue un orifice qui devait mener directement la vapeur à la machine (disparue).
L'ouverture ovalisée du dôme permettant de placer la porte autoclave maintenue par une bride vissée.
Les marquages de 1883, 1892, 1911, 1922 et 1931 sont frappés et les rivets de fixation sont poinçonnés avec la "tête de cheval" utilisée par l'APAVE.

Les trois médailles (décret d'avril 1880) de timbre 5,5 hectopièzes (environ 5,5 bars) sont encore présentes en façade des deux bouilleurs et sur le dôme de prise de vapeur. 

L'ensemble est fortement corrodé mais mériterait d'être mis en état de présentation, cette chaudière est représentative des chaudières industrielles de la seconde moitié du XIXème Siècle utilisées dans les petites et moyennes industries.
Pourquoi ne pas essayer de la faire classer ?


La chaudière est à bouilleurs et à tubes de fumée dite semi-tubulaire

Ce type de chaudière résulte de l'adaptation aux chaudières anciennes à bouilleurs et à grand volume d'eau, d'un faisceau de tubes de fumée, placé à l'intérieur du corps cylindrique.
Dans les chaudières à bouilleurs, le foyer est extérieur. La circulation des gaz se fait tout d'abord sur la surface des bouilleurs puis rencontre un mur qui les oblige à passer sur la voûte des bouilleurs et à lécher d'arrière en avant la surface mouillée (environ la moitié inférieure) du corps cylindrique.
Arrivés à la plaque tubulaire d'avant, les gaz s'engagent dans le faisceau tubulaire qu'ils traversent pour s'échapper ensuite vers la cheminée.
Il est possible aussi de faire circuler les gaz en deuxième parcours dans le faisceau, c'est-à-dire qu'après avoir parcouru la surface des bouilleurs, les gaz s'engagent dans les tubes  et reviennent en léchant la surface du corps cylindrique.
Le corps cylindrique supérieur est muni d'un faisceau tubulaire, d'un dôme de prise de vapeur et de deux soupapes. Le niveau d'eau est indiqué à l'extérieur par un tube qui communique avec le corps cylindrique et l'un des bouilleurs. Les indicateurs de niveau sont au nombre de deux, isolables en haut et en bas.
L'alimentation en eau se fait par un tuyau à l'arrière des bouilleurs.
Les bouilleurs se trouvent dans le même carneau.
La surface de chauffe de ce type de chaudière est constituée par la surface latérale des bouilleurs augmentée de celle du corps de la chaudière et de son faisceau de tubes.
Généralement le diamètre de la virole des bouilleurs est égal à la moitié de celle du corps cylindrique. La surface considérable du faisceau, qui peut atteindre 65 % de la surface totale de la chaudière, permet de réduire l'encombrement de celle-ci. Sur certaines chaudières industrielles on peut obtenir une surface de chauffe de 200 m2.
Sur cette chaudière les tubes sont dudgeonnés mais il existe des chaudières avec des tubes tirants, des tubes dudgeonnés et des tubes
amovibles.

Les principaux constructeurs de ces chaudières semi-tubulaires très répandues en France étaient Fives-Lille, Crépelle, Weyher & Richemond, Roser, Leroux & Gatinois, Compagnie alsacienne, Le Creusot, etc.

Chaudière à bouilleurs classique
Chaudière semi-tubulaire à bouilleurs et tubes de fumée (celle des Andelys).


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